« On n’en veut plus ! » À Marseille, la fronde contre Airbnb prend de l’ampleur !

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Face à une crise du logement persistante, Marseille prend des mesures audacieuses pour réguler les locations touristiques et protéger ses habitants. La prolifération des logements mis à disposition sur des plateformes telles qu’Airbnb exacerbe la tension sur le marché immobilier, réduisant ainsi le nombre de logements disponibles pour les résidents locaux. Cela pousse inévitablement les loyers vers des sommets vertigineux. Dans ce contexte, la ville se positionne fermement contre ces dérives afin d’assurer un avenir plus stable et équitable pour tous.

Le contexte marseillais : un marché immobilier sous pression

Marseille connaît une forte demande en logements, avec un besoin estimé à 4500 nouvelles unités chaque année selon Patrick Amico, adjoint municipal chargé du logement. Toutefois, seulement 3500 logements sont prévus annuellement par le plan local d’urbanisme, exacerbant une situation déjà critique. De plus, près de 2000 logements sont chaque année retirés du marché locatif traditionnel parce qu’ils sont transformés en résidences touristiques. Parmi les quartiers emblématiques, Le Panier est particulièrement touché, comptant environ 7 % des habitations louées en courte durée via Airbnb ou Booking.

Cette dynamique affecte non seulement la disponibilité mais aussi le coût des loyers. Environ 55 % des meublés de courte durée à Marseille sont des résidences secondaires, et 70 % des propriétaires ne vivent pas dans la ville, aggravant la situation pour les habitants qui cherchent à se loger de manière permanente.

Mesures prises par la municipalité

Pour contrer cette tendance, le maire de Marseille, Benoît Payan, a introduit une série de réglementations strictes concernant les locations de courte durée. Dès la première résidence secondaire, les règles s’appliquent et visent à privilégier la location de la résidence principale pour une durée maximum de 120 jours par an. Ainsi, la municipalité espère dissuader les propriétaires de transformer leurs biens en résidences touristiques.

La ville a également intensifié ses contrôles avec une équipe passant de six à dix agents en 2023 pour s’assurer de la conformité des locations. Les sanctions prévues sont sévères, atteignant jusqu’à 50 000 euros d’amende pour les propriétaires qui enfreignent les nouvelles régulations, un montant destiné à décourager les abus.

Actions symboliques et communication

Une action qui n’est pas passée inaperçue est l’enlèvement des boîtes à clés installées dans l’espace public par des agents municipaux. Bien que certains considèrent cela comme un coup de communication, cette initiative envoie un message fort aux investisseurs potentiels : la priorité de Marseille est de protéger son marché locatif et de limiter les excès de la spéculation touristique.

Ces actions visent donc à sensibiliser tous les acteurs impliqués tout en rappelant l’engagement de la municipalité en faveur d’un marché immobilier durable et équilibré.

Réactions et perspectives

Les réactions aux initiatives municipales sont mitigées. Certains experts, comme Alexandre Augusto de la société Terra Capital, craignent que ces restrictions découragent les touristes de choisir Marseille comme destination. Ils estiment que quelques propriétaires chercheront toujours à contourner les règles tant qu’ils le pourront.

Cependant, l’administration locale reste optimiste. Isabelle Girard, présidente de la commission de gestion locative de l’Union des Syndicats de l’Immobilier Provence Corse, soutient que les excès de la location de courte durée ont largement contribué à l’explosion des loyers. En encadrant ces pratiques, elle croit que la ville pourrait regagner une certaine stabilité sur le marché locatif.

Un équilibre à trouver

Le phénomène Airbnb, devenu particulièrement marqué au cours des deux ou trois dernières années, a profondément modifié le visage de certains quartiers centraux de Marseille. Beaucoup d’acquéreurs de petites surfaces ont choisi d’investir dans la location touristique plutôt que résidentielle, amplifiant les tensions sur le marché.

Les réformes proposées par Marseille, bien que radicales pour certain, s’inscrivent dans une vision de long terme visant à rétablir un équilibre durable et sain. Cette question est aussi débattue au niveau gouvernemental avec des lois « anti-Airbnb » en discussion, reflétant une préoccupation nationale envers ces nouveaux enjeux immobiliers.

En route vers des solutions durables

L’objectif final de Marseille est clair : équilibrer le marché immobilier et protéger les résidents face aux pressions du tourisme de masse. Pour y parvenir, il faut une régulation stricte et des sanctions effectives contre ceux qui contournent les lois. Cependant, la collaboration des différents acteurs du secteur est également essentielle pour bâtir des solutions pérennes.

Les actions entreprises par la municipalité montrent une volonté ferme de changer la donne. Alors que le débat autour de l’impact des locations de courte durée continue, les prochaines années seront cruciales pour observer comment ces mesures influenceront le marché immobilier à Marseille.

  • Renforcement des contrôles et augmentation des amendes pour infractions
  • Limitation stricte des durées de location pour les résidences principales
  • Sensibilisation des propriétaires sur les impacts des locations touristiques
  • Dialogue continu avec les acteurs immobiliers pour ajuster les stratégies

Les efforts conjoints de la municipalité, des experts immobiliers et des citoyens marseillais sont indispensables pour redonner vie et accessibilité au marché du logement. La route est encore longue, mais les bases posées aujourd’hui pourraient transformer positivement l’avenir de la cité phocéenne.

Rodolphe

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