L’art ancestral du conte connaît un renouveau significatif, captivant un public désireux d’histoires qui résonnent avec profondeur et authenticité. Devenir conteur, c’est choisir une voie où la parole devient un outil de transmission, d’émotion et de connexion. Cette profession, bien que semblant simple en apparence, repose sur un ensemble de compétences et de savoir-faire spécifiques.
Ce guide a pour vocation d’éclairer le chemin pour celles et ceux qui aspirent à maîtriser l’art de la narration. Nous explorerons ensemble les multiples facettes de ce métier passionnant, les compétences essentielles à acquérir, les diverses voies de formation disponibles, ainsi que les réalités de la professionnalisation dans ce domaine unique et enrichissant.
Table des matières
ToggleFormation pour devenir conteur : Tout ce qu’il faut savoir
S’engager dans une formation pour devenir conteur soulève de nombreuses questions. Il ne s’agit pas simplement d’être à l’aise devant un auditoire, bien que cette qualité soit utile. L’art de conter, semblable à la maîtrise d’un instrument de musique ou d’une discipline de danse, s’appuie sur des techniques précises et des compétences développées.
La perception de facilité qui émane parfois des performances des conteurs expérimentés est le fruit d’une maîtrise technique approfondie. Ces artistes ont appris à manier leur voix, leur corps et leur imagination pour transporter le public. La question fondamentale demeure : comment acquérir ces outils et développer cette aisance narrative ?
Cet article se propose de démystifier le parcours menant à cette profession. Nous aborderons les compétences fondamentales, les différentes approches de formation, des ateliers d’initiation aux cursus professionnalisants, et les aspects pratiques du métier. L’objectif est de fournir une vision claire des étapes et des ressources nécessaires pour embrasser pleinement l’art de conter.
Qu’est-ce qu’un conteur et pourquoi choisir ce métier passionnant ?
Le conteur est bien plus qu’un simple narrateur. C’est un artiste de la parole, un passeur d’histoires qui utilise son talent et sa technique pour créer des univers, susciter des émotions et tisser un lien unique avec son public. Il maîtrise l’art subtil de donner vie aux récits, qu’ils soient issus de traditions ancestrales ou de sa propre création.
Choisir le métier de conteur, c’est opter pour une voie riche de sens et de créativité. C’est une profession qui permet d’explorer les profondeurs de l’imagination humaine, de partager des sagesses universelles et d’avoir un impact tangible sur ceux qui écoutent. C’est un chemin exigeant mais profondément gratifiant pour les passionnés d’histoires et de relations humaines.
Les multiples facettes du métier de conteur
Le métier de conteur englobe une diversité d’activités et de contextes d’intervention. Loin de se limiter à la scène traditionnelle, le conteur peut exercer son art dans des écoles, des bibliothèques, des festivals, des musées, des hôpitaux, des maisons de retraite, ou même en entreprise. Chaque lieu impose ses spécificités et demande une adaptation du répertoire et de l’approche.
On distingue plusieurs formes de pratique : la « conterie » d’intervention dans des lieux de vie, le conte sur scène qui s’apparente à un spectacle théâtral, ou encore le conte intégré à des projets de médiation culturelle ou thérapeutique. Cette polyvalence requiert une grande capacité d’adaptation et une compréhension fine des enjeux de chaque contexte.
La boîte à outils du conteur est également variée. Elle comprend la recherche et la constitution d’un répertoire, l’appropriation personnelle des histoires, le développement des techniques de conte (vocales, corporelles, narratives) et l’entretien constant de sa propre démarche artistique. La professionnalisation implique souvent une gestion administrative, notamment pour ceux qui adoptent le statut d’intermittent.
Les parcours pour devenir conteur sont aussi divers que les individus eux-mêmes. Certains viennent du théâtre, d’autres de l’enseignement, de la littérature, de la musique ou d’horizons encore différents. Il n’existe pas une seule voie, mais une multitude de chemins possibles, chacun façonnant une identité artistique unique.
Pourquoi devenir conteur : Passion, impact et épanouissement
L’attrait pour le métier de conteur repose souvent sur une profonde .
Maîtriser l’expression orale et corporelle : Les outils du conteur
La permet de créer des atmosphères, de caractériser les personnages et de maintenir l’attention du public.
Le langage corporel est tout aussi crucial. La gestuelle, la posture, la présence scénique et le regard sont des éléments qui renforcent la narration. Le corps du conteur devient un vecteur d’images et de sensations, complétant et enrichissant la parole. Les formations insistent souvent sur la nécessité d’un échauffement vocal et corporel, ainsi que sur la « mise en espace » du conte.
La prise de parole en public est au cœur de cette compétence. Il s’agit non seulement de projeter sa voix et d’articuler clairement, mais aussi de développer une aisance et une présence qui captivent l’auditoire. Les techniques de conte liées à l’expression sont nombreuses et s’acquièrent par des exercices spécifiques et une pratique régulière, souvent abordés lors des ateliers et stages dédiés.
Il est attendu que le conteur développe une conscience aiguë de ses outils expressifs. La capacité à utiliser consciemment sa voix et son corps pour servir l’histoire est une marque de professionnalisme et un facteur clé pour captiver durablement son public.
Cultiver son imagination et sa créativité : L’âme de l’artiste conteur
L’imagination est le moteur de l’art de conter. C’est elle qui permet au conteur de visualiser l’histoire, de s’immerger dans ses paysages et de rencontrer ses personnages avant de les partager avec le public. Cette capacité à « voir » le récit intérieurement est fondamentale pour le rendre vivant et crédible lors de la narration.
La créativité intervient à plusieurs niveaux. Elle est nécessaire pour s’approprier une histoire traditionnelle, y insuffler sa propre sensibilité et trouver une manière unique de la raconter. Elle est également essentielle pour ceux qui créent leurs propres récits. Cultiver sa créativité implique de nourrir son imaginaire par diverses sources : lectures, spectacles, rencontres, expériences de vie.
Les formations de conteurs proposent souvent des exercices visant à stimuler l’imagination et la créativité : improvisation, jeux d’écriture orale, exploration des images mentales, des sensations et des émotions liées au récit. Il s’agit d’apprendre à faire confiance à son intuition et à laisser émerger sa parole singulière.
Cette dimension créative est ce qui distingue un simple récitant d’un véritable artiste conteur. C’est l’âme du métier, ce qui permet de toucher le public au-delà des mots, en partageant une vision personnelle et sensible du monde à travers les histoires.
Développer son répertoire et connaître les techniques de conte
Le répertoire d’un conteur est sa « bibliothèque mentale », l’ensemble des histoires qu’il connaît et qu’il est susceptible de raconter. Constituer et enrichir ce répertoire est un travail continu. Cela implique de savoir chercher des récits (dans les collectes, les livres, auprès d’autres conteurs), de les analyser et de les mémoriser.
Il est important de connaître les différents genres de contes (merveilleux, facétieux, étiologiques, mythes, légendes…) et leurs caractéristiques. Comprendre la structure narrative des contes (schéma actanciel, fonctions de Propp) aide à mieux les appréhender et à les transmettre avec cohérence. Choisir les bonnes histoires en fonction du public et du contexte est une compétence clé.
Au-delà de la connaissance des histoires, il est crucial de maîtriser les techniques de conte spécifiques à la narration. Cela inclut les méthodes pour s’approprier un conte (visualisation, travail sur les images, comparaison de versions), pour structurer le récit oralement (trame narrative, rythme, points d’ancrage), et pour adapter son langage (richesse du vocabulaire, registres de langue).
Les formations abordent souvent ces aspects techniques, enseignant comment choisir une histoire, établir sa trame, la personnaliser et la préparer pour la narration. Développer un répertoire varié et maîtriser les techniques de conte sont des piliers essentiels pour assurer la qualité et la pertinence de ses prestations.
La prise de parole en public et la gestion du trac : Se connecter avec son public
La capacité à s’exprimer devant un auditoire est fondamentale pour un conteur. La prise de parole en public ne se limite pas à la clarté de l’élocution ; elle englobe la présence scénique, la capacité à capter et maintenir l’attention, et surtout, à établir une véritable connexion avec le public.
Le trac est une composante fréquente de la performance scénique. Apprendre à le gérer, voire à le transformer en énergie positive, est une compétence cruciale. Les formations proposent souvent des techniques de relaxation, de respiration et de concentration pour aider les conteurs à maîtriser leur appréhension avant et pendant la narration.
Se connecter avec son public implique une écoute active des réactions de l’auditoire et une capacité à ajuster subtilement sa narration en conséquence. Il s’agit de créer un espace de partage, une relation de confiance où l’histoire peut se déployer pleinement. Le regard, l’adresse directe et l’authenticité de la présence sont des éléments clés de cette connexion.
Les ateliers et stages offrent des mises en situation progressives, dans un cadre bienveillant, pour développer l’aisance en prise de parole en public. L’objectif est de passer du trac paralysant à une forme d’excitation stimulante, permettant au conteur de partager son art avec plaisir et générosité.
Les différentes formations pour devenir conteur : Ateliers, stages et cursus
Le paysage des formations pour devenir conteur en France est diversifié, offrant un éventail d’options adaptées aux différents niveaux d’expérience et objectifs des aspirants narrateurs. Il n’existe pas de parcours unique ou de diplôme d’État spécifique, mais plutôt une multitude de structures et de formats proposant d’acquérir les compétences nécessaires à l’art de conter.
Des ateliers d’initiation de quelques heures aux cursus longs et professionnalisants, en passant par des stages thématiques de plusieurs jours, chaque format répond à des besoins distincts. Le choix dépendra du projet personnel de chacun, de son niveau de départ et de son désir de pratiquer pour le plaisir ou dans une optique de professionnalisation.
Il est important de noter que de nombreuses structures proposent désormais des formations certifiées Qualiopi, ouvrant droit à des possibilités de financement (CPF, France Travail, OPCO…). Cette reconnaissance atteste de la qualité des processus pédagogiques mis en œuvre.
Ateliers d’initiation au conte : Découvrir et expérimenter les bases
Les et corporelle, et la gestion du trac lors d’une première prise de parole en public.
Ces ateliers conte sont souvent proposés par des centres culturels, des maisons du conte, des bibliothèques, des associations ou directement par des conteurs professionnels. Ils permettent de démystifier la pratique, de prendre confiance en ses capacités narratives et de confirmer son intérêt pour la discipline avant de s’engager dans des formations plus approfondies.
C’est une excellente manière d’entrer « en douceur » dans le monde du conte, de rencontrer d’autres passionnés et de commencer à construire les fondations de sa pratique de futur conteur.
Stages de conte : Approfondir ses compétences et se perfectionner
Les stages de conte s’adressent généralement à ceux qui ont déjà une première expérience, même minime, de la narration ou qui ont suivi des ateliers d’initiation. D’une durée variable, allant de quelques jours à une semaine, ces stages permettent d’approfondir des aspects spécifiques de l’art de conter.
Le contenu de ces stages est souvent thématique. Certains se concentrent sur l’exploration d’un répertoire particulier (contes merveilleux, contes de sagesse, mythes…), d’autres sur des techniques de conte précises (travail de la voix, présence scénique, improvisation, conter avec la musique ou des objets…). D’autres encore peuvent cibler un public spécifique (tout-petits, adolescents, seniors).
L’objectif est le perfectionnement des compétences et l’élargissement de la palette artistique du conteur. Ces stages conte offrent un cadre intensif pour travailler en profondeur, bénéficier de retours personnalisés de formateurs expérimentés et échanger avec d’autres praticiens. Ils sont une étape importante dans la démarche de professionnalisation.
De nombreuses structures, y compris des festivals de conte, proposent ce type de formation. Ils représentent une opportunité précieuse pour affiner sa pratique, enrichir son répertoire et développer sa singularité artistique.
Cursus longs et formations professionnalisantes : Pour une pratique approfondie et reconnue
Pour ceux qui envisagent sérieusement une carrière de conteur, des cursus plus longs et des , constitution d’un répertoire solide, travail sur la dramaturgie et la mise en scène, développement d’un projet artistique personnel, mais aussi connaissance de l’environnement professionnel (statuts, réseaux, diffusion…).
Des organismes reconnus comme le Centre des Arts du Récit, La Maison du Conte ou le CMLO (Centre Méditerranéen de Littérature Orale) proposent ce type de cursus. De plus en plus, ces formations sont certifiées Qualiopi, ce qui facilite leur financement et atteste de leur qualité pédagogique. Certaines formations en ligne certifiantes émergent également.
S’engager dans une formation professionnalisante demande un investissement en temps et en travail personnel important. Il est essentiel de bien définir votre parcours de formation et vos objectifs pour acquérir les compétences nécessaires. Il est essentiel de bien définir votre parcours de formation et vos objectifs pour acquérir les compétences nécessaires. Ces cursus visent souvent une reconnaissance accrue et une meilleure insertion dans le milieu professionnel du conte.
Formations spécifiques : Conte pour enfants, conte et musique, conte et théâtre…
Au-delà des formations généralistes, il existe des ateliers et des stages spécialisés qui permettent aux conteurs de développer des compétences dans des niches particulières de l’art de conter. Ces formations répondent à des besoins précis et permettent d’adapter sa pratique à des publics ou des contextes spécifiques.
Le conte pour enfants, et plus particulièrement pour les tout-petits, fait l’objet de nombreuses formations dédiées. Celles-ci abordent les spécificités de ce public, le choix du répertoire adapté (comptines, jeux de doigts, histoires courtes), et les techniques d’animation favorisant l’interaction et l’éveil sensoriel. Des organismes comme Enfance et Musique sont réputés dans ce domaine.
D’autres formations explorent les croisements entre le conte et d’autres disciplines artistiques : conte et musique (utilisation d’instruments, chant), conte et théâtre (jeu d’acteur, mise en scène), conte et arts visuels (kamishibaï, théâtre d’ombres), ou encore conte et mouvement/danse.
Enfin, des stages peuvent se concentrer sur des applications particulières du conte, comme le conte thérapeutique (notamment auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer), le conte en milieu scolaire, ou le conte appliqué à la formation ou à la communication en entreprise. Ces spécialisations ouvrent de nouvelles perspectives professionnelles pour les conteurs.
Se professionnaliser en tant que conteur : Statut, revenus et perspectives
Aborder la professionnalisation en tant que conteur implique de considérer les aspects pratiques et économiques du métier. Si la passion est le moteur, comprendre le statut juridique, les modes de rémunération et les stratégies de développement d’activité est crucial pour envisager une carrière durable dans l’art de conter.
La réalité du métier de conteur est souvent celle d’une activité exercée sous un statut indépendant, avec une variabilité de revenus et la nécessité de multiplier les interventions et les sources de revenus. La persévérance, l’adaptabilité et un certain sens de l’entrepreneuriat sont des atouts importants pour réussir sa professionnalisation.
Le statut d’intermittent du spectacle : Un régime adapté au métier de conteur
Le statut d’intermittent du spectacle est fréquemment adopté par les conteurs professionnels en France. Ce régime spécifique aux artistes et techniciens du spectacle vivant permet de percevoir des allocations chômage durant les périodes d’inactivité, sous réserve d’avoir cumulé un nombre suffisant d’heures de travail (ou de cachets) sur une période donnée.
Ce statut est particulièrement adapté à la nature souvent discontinue de l’activité de conteur, rémunérée principalement au cachet pour chaque prestation (spectacle, atelier…). Il offre une certaine sécurité financière face à la variabilité inhérente des revenus. Cependant, atteindre et maintenir le nombre d’heures requis peut représenter un défi constant, surtout en début de carrière.
La gestion administrative liée à ce statut (déclarations, suivi des heures…) demande rigueur et organisation. Comprendre les règles complexes de l’intermittence est une nécessité pour les conteurs souhaitant s’inscrire dans cette voie de professionnalisation. Des formations spécifiques à la gestion de carrière d’artiste peuvent être utiles.
Il faut souligner le fait que ce statut, bien qu’protecteur, ne garantit pas une stabilité absolue. La précarité peut toucher les conteurs dont le volume d’activité n’est pas suffisant pour ouvrir ou renouveler leurs droits à l’indemnisation.
Développer son activité et trouver des opportunités : Festivals, scènes ouvertes, ateliers…
La professionnalisation en tant que conteur exige une démarche active pour développer son activité et trouver des opportunités de travail. Se faire connaître et construire un réseau professionnel sont des étapes essentielles. Participer à des scènes ouvertes, des micros libres ou des cercles de conteurs permet d’acquérir de l’expérience et de rencontrer d’autres acteurs du milieu.
Les festivals de conte représentent des vitrines importantes et des lieux de rencontre privilégiés avec les programmateurs, d’autres artistes et le public. Y participer, que ce soit en tant qu’artiste programmé ou simple visiteur, est une source d’inspiration et une opportunité de nouer des contacts précieux pour sa carrière.
Proposer ses propres ateliers ou stages de conte peut constituer une source de revenus complémentaire et un moyen de partager sa passion tout en renforçant sa notoriété. Développer une offre claire et ciblée est important pour attirer des participants.
Le réseautage actif, la création d’outils de communication (site web, dossier artistique, vidéos de présentation) et une présence réfléchie sur les réseaux sociaux sont autant de leviers pour accroître sa visibilité. La participation active à des festivals, scènes ouvertes et autres événements est fondamentale. Pour réussir, il est crucial d’adopter des stratégies pour faire connaître votre activité localement et attirer votre public. Pour réussir, il est crucial d’adopter des stratégies pour faire connaître votre activité localement et attirer votre public. Le réseautage y joue un rôle clé.
Les revenus d’un conteur : Variabilité et diversification
Aborder la question des revenus est central dans la démarche de professionnalisation. Il est important d’avoir une vision réaliste : le salaire d’un conteur est généralement variable et dépend fortement de son expérience, de sa notoriété et du volume de ses activités.
La rémunération se fait le plus souvent au cachet pour chaque prestation. En début de carrière, les cachets sont souvent modestes, pouvant varier de 50 à 100 euros par prestation selon les sources. Un conteur expérimenté et reconnu peut prétendre à des cachets nettement plus élevés, atteignant parfois 500 à 600 euros par spectacle.
Du fait de cette variabilité et de la difficulté à garantir un flux constant de prestations, de nombreux conteurs exercent cette activité en complément d’une autre profession ou diversifient leurs sources de revenus au sein même du champ de l’art de conter. Cette diversification peut prendre plusieurs formes.
Elle peut inclure la vente de spectacles, l’animation d’ateliers et de stages, l’écriture, la publication de livres ou de CD de contes, la création de contenus audio ou vidéo, ou encore des interventions spécifiques en entreprise ou dans le secteur social et éducatif. La capacité à développer plusieurs cordes à son arc est souvent un gage de viabilité économique dans ce métier.
Ressources et outils pour les conteurs en devenir
Le chemin pour devenir conteur, bien que personnel, peut être grandement facilité par l’accès à des ressources et des outils adaptés. Que ce soit pour se former, se perfectionner, s’inspirer ou se connecter à la communauté, un certain nombre de pistes existent pour accompagner les aspirants conteurs dans leur parcours.
Ces ressources couvrent un large spectre, allant des organismes de formation structurés aux réseaux informels, en passant par les événements majeurs du secteur et les publications spécialisées. Savoir où chercher et comment utiliser ces outils peut faire une différence significative dans le développement d’une pratique et d’une carrière dans l’art de conter.
Organismes de formation et écoles de conte en France
Identifier les bons lieux de formation est une étape clé pour acquérir les compétences nécessaires. Plusieurs structures en France se sont spécialisées dans l’enseignement de l’art de conter et proposent une gamme variée de formations conteur, allant des ateliers conte d’initiation aux cursus longs.
Parmi les organismes les plus reconnus, on peut citer Le Centre des Arts du Récit (CAR) à Saint-Martin-d’Hères, La Maison du Conte à Chevilly-Larue, et le Centre Méditerranéen de Littérature Orale (CMLO) à Alès. Ces structures proposent des programmes diversifiés et sont souvent certifiées Qualiopi.
D’autres associations et compagnies offrent également des formations de qualité, comme Enfance et Musique (spécialisée dans le jeune public), Nittachowa, L’Atelier à Histoires, la compagnie À la Lueur des Contes (Maison des Contes en Est), ou encore IF2A. Des structures comme La Création Continue! proposent également des parcours de formation à différents niveaux.
Il est aussi possible de trouver des formations via le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) ou le Conservatoire Contemporain de Littérature Orale. Identifier le bon organisme est une étape clé. Pour les organismes ou les conteurs proposant eux-mêmes des ateliers, des outils existent pour optimiser la gestion des formations proposées. Pour les organismes ou les conteurs proposant eux-mêmes des ateliers, des outils existent pour optimiser la gestion des formations proposées. Cela facilite l’organisation et le suivi des inscriptions et du parcours des stagiaires.
Associations et réseaux de conteurs : Se connecter à la communauté
Intégrer la communauté des conteurs est essentiel pour échanger, apprendre et se soutenir mutuellement. Plusieurs associations et réseaux professionnels jouent un rôle important dans la structuration du milieu du conte en France et offrent des espaces de rencontre et de partage pour les artistes.
L’Association Professionnelle des Artistes Conteurs et Conteuses (Apacc) est un acteur clé. Elle propose des « Actes Collectifs », des ateliers d’échanges de pratiques et de réflexion, favorisant la rencontre et le développement professionnel de ses membres.
Le Réseau National du Conte et des Arts de la Parole (RNCAP) rassemble quant à lui diverses structures (compagnies, festivals, théâtres, bibliothèques…). Il organise les « MAPs » (Matériels à Partager), des rendez-vous mensuels d’information et d’échanges ouverts à tous, dont les archives constituent une ressource précieuse.
Rejoindre un groupe de conteurs local, qu’il soit formel ou informel, dans une MJC, une bibliothèque ou une association de quartier, est également un excellent moyen de pratiquer régulièrement, de recevoir des retours constructifs et de tisser des liens. La professionnalisation passe aussi par cette insertion dans un écosystème.
Festivals de conte : Sources d’inspiration et opportunités
Les festivals de conte sont des moments forts dans la vie du milieu. Ils constituent une source d’inspiration inestimable pour les conteurs en devenir, leur permettant de découvrir une grande diversité d’artistes, de styles et de répertoires. Assister à des spectacles est fondamental pour nourrir sa propre pratique.
Ces événements sont aussi des lieux privilégiés pour le réseautage. Ils offrent l’opportunité de rencontrer des professionnels (artistes, programmateurs, organisateurs), d’échanger sur les pratiques et de se faire connaître. Nouer des contacts lors de ces festivals peut ouvrir des portes pour de futures collaborations ou programmations.
Certains festivals proposent également des stages ou des ateliers durant leur édition, comme Paroles de Conteurs à Vassivière, le Festival Contes en Campagne ou le Festival Grande Marée à Brest. C’est une occasion unique de se former tout en s’immergeant dans l’ambiance du festival.
Pour un conteur en voie de professionnalisation, fréquenter assidûment les festivals est donc une démarche stratégique, à la fois pour l’enrichissement artistique et pour le développement de son réseau et de ses opportunités de travail face au public.
Livres et ressources pour approfondir l’art du conte
L’auto-formation joue un rôle crucial dans le parcours d’un conteur. La lecture est une ressource fondamentale pour approfondir sa connaissance de l’art de conter, enrichir son répertoire et comprendre les fondements théoriques et historiques de la discipline.
De nombreux ouvrages de référence existent, écrits par des conteurs, des chercheurs ou des pédagogues. Certains se concentrent sur les techniques de conte (comme « Conter, un art? » de Michel Hindenoch), d’autres explorent l’imaginaire et le processus créatif (« Le conteur & l’imaginaire » de Pépito Matéo), ou encore analysent des répertoires spécifiques (« Le conte oriental » de Jihad Darwiche).
La revue « La Grande Oreille », spécialisée dans l’art de la parole, est une publication incontournable. Elle propose des dossiers thématiques, des entretiens, des analyses et des informations sur l’actualité du conte, y compris des annonces de stages.
Explorer les collectes de contes traditionnels (comme celles des frères Grimm ou le catalogue Delarue-Tenèze pour le conte populaire français) est essentiel pour construire son répertoire. Enfin, écouter des enregistrements de conteurs et consulter les ressources en ligne (sites spécialisés, archives de réseaux comme le RNCAP) complète utilement ce travail d’approfondissement personnel.
FAQ – devenir conteur
Cette section répond aux questions fréquemment posées concernant le parcours et le métier de conteur, afin d’apporter des éclaircissements sur des points pratiques souvent soulevés par les aspirants narrateurs.
Faut-il un diplôme pour devenir conteur ?
Non, il n’existe pas de diplôme d’État spécifique ou obligatoire pour exercer le métier de conteur en France. La profession n’est pas réglementée par un cursus académique standard. La reconnaissance dans le milieu se base davantage sur l’expérience, le talent, la qualité artistique et le réseau professionnel.
Cependant, suivre une formation conteur, qu’il s’agisse d’ateliers, de stages ou de cursus plus longs, est fortement recommandé pour acquérir les compétences techniques et artistiques nécessaires. Bien que non diplômantes au sens classique, certaines formations professionnalisantes délivrent des certifications (comme Qualiopi) qui peuvent attester de la qualité de l’enseignement reçu et faciliter l’accès à des financements.
Un bagage en littérature, théâtre, ethnologie ou animation peut constituer une base solide, mais de nombreux conteurs viennent d’horizons très divers. La passion, la pratique assidue et la formation continue sont les clés principales pour devenir conteur.
Quel est le salaire d’un conteur ?
Le salaire d’un conteur est très variable et difficile à établir de manière fixe. La rémunération dépend de nombreux facteurs : l’expérience et la notoriété de l’artiste, le type de prestation (spectacle, atelier, intervention…), le commanditaire (structure publique, privée, association…), la durée de l’intervention, et la région.
Les conteurs sont le plus souvent rémunérés au cachet, sous le statut d’intermittent du spectacle. Les revenus sont donc par nature irréguliers. Un conteur débutant peut percevoir des cachets allant de 50 à 100 euros par prestation, tandis qu’un conteur confirmé et réputé peut négocier des cachets bien supérieurs, parfois jusqu’à 500 ou 600 euros par spectacle.
Du fait de cette variabilité, il est fréquent que le , la capacité à visualiser et à transmettre des images, est au cœur de l’art.
La maîtrise de soi, une bonne résistance au stress et la capacité à gérer le trac sont nécessaires pour se produire devant un public. L’empathie, le sens de l’écoute et de l’observation permettent de s’adapter à l’auditoire et de créer une connexion.
Enfin, la curiosité, une bonne culture générale et artistique, la persévérance, la motivation et une grande capacité d’adaptation sont des atouts précieux pour naviguer dans ce métier exigeant et en constante évolution.
Comment trouver des stages conte et ateliers conte ?
Trouver des stages conte et des ateliers conte demande une recherche active. Les principaux organismes de formation conteur (Centre des Arts du Récit, Maison du Conte, CMLO, etc.) publient leurs programmes sur leurs sites internet. Il est conseillé de consulter régulièrement leurs offres.
De nombreux conteurs professionnels proposent également leurs propres stages et ateliers. Suivre les artistes dont le travail vous intéresse sur les réseaux sociaux, s’abonner à leur newsletter ou consulter leur site web est un bon moyen d’être informé de leurs propositions de formation.
Les festivals de conte sont aussi une source potentielle, certains intégrant des volets formation à leur programmation. Consulter les sites des grands festivals peut révéler des opportunités intéressantes.
Les réseaux professionnels comme l’Apacc ou le RNCAP peuvent relayer des informations sur les formations disponibles. Les associations professionnelles de conteurs, les médiathèques départementales ou les centres de ressources culturelles locaux peuvent également être de bons points de contact pour dénicher des stages conte et ateliers conte près de chez vous.
Conclusion : Votre chemin pour devenir conteur commence ici
Embrasser l’art de conter est une aventure profondément humaine et artistique. Comme nous l’avons exploré, devenir conteur est un parcours qui allie passion, travail et développement continu de compétences spécifiques. Il n’existe pas de voie unique, mais une multitude de chemins possibles, chacun façonné par les choix, les rencontres et la sensibilité de l’individu.
De la maîtrise de la voix et du corps à la culture de l’imagination, de la constitution d’un répertoire à la connexion avec le public, les facettes de ce métier sont nombreuses et exigeantes. Les différentes options de formation pour devenir conteur, des ateliers d’initiation aux cursus professionnalisants, offrent des cadres pour acquérir ces savoir-faire.
La professionnalisation demande une compréhension des réalités du métier, du statut d’intermittent aux stratégies de développement d’activité, en passant par la gestion des revenus variables. Les ressources disponibles, qu’il s’agisse d’organismes de formation, de réseaux associatifs, de festivals ou de publications, sont des alliées précieuses sur ce chemin.
Si l’appel des histoires résonne en vous, si le désir de partager et de transmettre par la parole vous anime, alors votre propre chemin pour devenir conteur peut commencer dès aujourd’hui. C’est un engagement qui demande dévouement et persévérance, mais qui promet en retour la richesse incomparable de donner vie aux récits et de toucher le cœur de ceux qui écoutent.



